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Ben Laidler, Global Market Strategist chez eTORO, nous livre son analyse du secteur de l’uranium. Les prix de l’uranium sont en hausse à deux chiffres cette année, à des niveaux qui n’ont été atteints que trois fois auparavant. Il s’agit d’un rattrapage tardif de la hausse d’autres matières premières largement utilisées dans les énergies renouvelables, comme le lithium, le cobalt, le cuivre et le nickel. Le marché de l’uranium connaît une demande croissante de la part des réacteurs et des investisseurs et une offre restreinte, tandis que son utilisation dominante en tant que combustible pour les réacteurs nucléaires est en train d’être réévaluée en tant qu’élément de la solution pour atteindre le niveau zéro, avec le développement en cours de nouveaux réacteurs plus petits et modulaires (SMR). Cela commence à stimuler la demande d’uranium en même temps que la faiblesse historique de ses prix a creusé le déficit de l’offre minière à 25 %. Cette situation est maintenant aggravée par les craintes concernant l’offre des principaux producteurs, à savoir la Russie, avec l’interruption des sanctions, et le Niger, après son récent coup d’État.
Le nucléaire n’émet pas de carbone, il est constant, contrairement à l’éolien ou au solaire, et il a fait ses preuves, puisqu’il représente 10 % de la production mondiale d’électricité avec ses 440 réacteurs. Selon les prévisions, 50 % des centrales nucléaires sont en cours d’expansion, sous l’impulsion de la Chine et de l’Inde. Cela fait plus que compenser les fermetures, comme en Allemagne, et entraîne une augmentation progressive de la demande totale, alors que les prix historiquement bas ont réduit l’exploration et l’offre. La production minière est tombée à 25 % en dessous de la demande. La production est concentrée au Kazakhstan, au Canada et en Namibie, l’Australie disposant des ressources les plus importantes.
L’industrie est difficile d’accès pour les investisseurs. La plupart des grands producteurs, comme Kazatomprom (23 % de l’offre) au Kazakhstan, Orano (11 %) en France et Uranium One (9 %) en Russie, appartiennent à l’État. La société canadienne Cameco constitue la principale exception. Le deuxième producteur mondial (12 %) possède trois mines au Canada et au Kazakhstan, et sa valeur a augmenté de 50 % cette année. L’accès des investisseurs s’est amélioré avec le lancement en 2021 du Sprott Physical Uranium Trust. Il soutient les prix grâce à sa stratégie d’achat et de conservation qui a porté les actifs à 3,5 milliards de dollars, et possède maintenant de l’uranium à hauteur de 5 % de l’offre annuelle. Ce sont les deux principales positions de l’ETF Global X Uranium.
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